Top articles
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Temps composés
Ces boutiques au temps perdu jouent d'une mémoire sans socle. D'autres les rejoignent au creux de la crise.
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En guise d'adieu
« Le cirque sur la place de terre battue à côté du bistrot aux nappes à carreaux blancs et rouges petit cirque aux trapézistes et funambules déshabillés des fesses tout là-haut en guise de lune les silhouettes volettent partout papillonnent font des signes...
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L'oiseau des giboulées
Rêvé d'une fête à laquelle j'étais invitée. Une fête d'artistes. L'un d'eux, assez connu, me salua puis rejoignit l’assemblée. Pour accéder à la salle, je devais passer par un sas, en sous-sol, et me dévêtir jusqu'à mi-taille - aucune autre solution ne...
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L'été
Emporte tout ce que tu peux à la campagne: des kilos de livres, du papier, des couleurs, de l'encre aussi pour les nuits blanches. Et l'ordinateur - oh oui, littérature numérique aux temps suspendus. Les totems veilleront sur toi, et les lumières qui...
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Lecture 26 novembre
Publie.net, 26 novembre: nous vous donnons d'ores et déjà rendez-vous le 26 novembre prochain à 18h30 au Cent, rue de Charenton à Paris, pour une présentation de nos nouvelles collections et de nos nouveautés, en présence notamment de Cécile Portier,...
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Le corps de l'écrivain (encore et toujours)
Le corps de l’écrivain, c’est quelque chose. Le catalyseur des mots, le vecteur puissant de toutes les pulsions inconscientes, le domaine de projection du lecteur, et j’en passe. Contenu dans les pages d’un livre, il se fait ample, abandonné, ouvert à...
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Espace
Dans son désir de rentrée, sonnait quelque chose de franchement démodé. Son goût pour les bouteilles d'encre et les pages blanches, les livres neufs. Avec cette idée d'une récompense pour un travail bien fait. Tout cela l'habite encore, comme une possible...
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Fête
Il fallait être sacrément de bonne humeur pour s'émerveiller de ces petites fleurs de papier confectionnées par les vieilles du coin. Fête de l'année. Quelques bricoles à vendre et puis cette chaleur qui fait trembler l'air... Et elle, perdue, se demandant...
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Fruits de mer
Aux forteresses, elle a toujours préféré la mer et ses mirages, une mer loin des naufragés et des poumons d'écume. Du sable pour des pieds potelés et des châteaux... Il y a ceux qui se reposent, les autres qui nettoient les ponts des bateaux à grandes...
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La madone des ordures
Des villes où je n'irai plus qu'avec un pincement au cœur. Topographies de lieux désormais impossibles. Sonner à une porte, retrouver les élans, les rires. Tout cela brisé. Perdu dans la terre gelée. Courir les ruelles, s'agenouiller parfois, seul signe...
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Caoutchouc
Il y avait dans ce regard artificiel, qu'elle croisait au moins une fois par jour, la réminiscence du regard de l'un de ses amis. Et qu'il soit enfermé dans cette tête, donnait à celle-ci une vie, une odeur. C'était finalement un échec pour François,...
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La théière de Micheline Clavel
Dormi dormi en rêvant de l'éditeur parfait - la belle rencontre. Me suis réveillée penaude, me demandant si je devais continuer à écrire ou pas - compte tenu de tous les obstacles et mondanités qui n'ont rien à voir avec cette nécessité qui me fait tenir...
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Ce samedi
« Ce samedi Ma grande fille chérie, À la faveur d’un jour de calme dans ma consultation, je viens vite passer un moment en ta compagnie. Quand tu pars, cela fait un grand vide, il me faut toujours un certain temps pour m’y habituer. Mais comme tu le disais...
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L'art du fragment (autofiction)
J’ai pris mes plantes relaxantes et je vais aller acheter du poulet pour mon anniversaire, qui aura lieu demain. Les macarons sont déjà au réfrigérateur. Mais si je voulais une forme plus rapide: Ai pris mon Lexo, vais aller acheter du poulet pour mon...
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Statuaire
C'était toujours la même histoire, la mère et l'enfant. La mère, jeune, splendide, pour des siècles et des siècles, et l'enfant dans sa grâce divine. Et moi, petite, me demandant pourquoi ces mains, ces bras, ces jambes, le nez au milieu de la figure,...
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Une femme
Une femme, quoi qu’on en dise, ce n’est pas grand-chose. Surtout par les temps qui courent. Même en Occident. On veut souvent la réduire par une tentative de classification. Et quand elle écrit, elle doit être sensée, racée, jamais vulgaire… sinon on...
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Un pays mythique
Depuis mon été à l’abri de la chaleur et des touristes, j’ouvre un espace fait de multitudes d’endroits où j’aimerais plus que jamais être. Il me suffit d’y penser pour savoir que jamais je ne me départirai d’Arles, ma mythologie personnelle, ancrée dans...
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Petit Zéphyr
Tes affaires sont rangées dans un grand sac de papier. Je n’ose y toucher, ni recenser définitivement ce qui désormais m’appartient, et qui, par une trop grande familiarité, m’évoque des instants d’une vie rêvée. Ce que l’on croit avoir entre les mains,...
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Hommage à François Roustang
François Roustang s’est éteint le 23 novembre 2016, à l’âge de 93 ans. À ceux qui voulaient l’entendre, il disait qu’il attendait la mort, que c’était la seule échappée, ceci avec un sourire, en vous regardant droit dans les yeux. Il pouvait ajouter:...
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"Le monde a changé"
« Le monde change sous nos yeux : il n’y a pas à le retenir, mais à le tenir ferme, chaleureux, solidaire. C’est faisable – et ce ne sont pas des mots. Il arrivera bien un moment où il ne s’agira plus de regrouper ceux-ci ou de s’en souvenir, mais de...
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Par exemple
Des espaces qu'il s'agirait de ne pas rouvrir sous peine d'une émotion trop grande. Là-dedans l'Afrique, des étreintes, une chaleur suffocante, et ces spectres que sont père et mère. Là-dedans les miroitements de l'eau au fond de la piscine - yeux grand...
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Un trio formidable
Mon père me gâtait. Nous étions joyeux, au cœur des fêtes populaires. Il partait d'un grand éclat de rire, notre liesse remontait à la nuit des temps. Il nous en fallait peu, un refrain, une barbe à papa, des illustrés, et ses grandes mains. D'immenses...
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Mon petit lapin
Il faut avoir le sens du détail, de la mise en place, une âme d'artiste, pour survivre dans la région. Espérer qu'on le remarque, n'importe qui, jeunes, vieux, un homme, une femme, n'importe quel passant. Quelques minutes d'une satisfaction égoïste. Un...
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Venu parti
« pas un bruit sinon les vieux souffles et les pages tournées lorsque soudain cette poussière le lieu tout entier plein de poussière en rouvrant les yeux du plancher au plafond rien que poussière et pas un bruit sinon qu’est-ce qu’elle t’a dit venu parti...
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A ciel ouvert
Vient un moment où l'on n'est plus de nulle part. C'est fini. Pays rêvé, campagne rêvée, mer rêvée, autres continents, tout s'équivaut. Avec stupéfaction laisser filer ces moments d'étrangeté en attendant éventuellement de reprendre pied. Mais alors ce...