"L’Éternité, montre en main…"
de Patrick Tudoret est une magnifique consolation. Entre le vertige métaphysique et l'observation de ses contemporains, ces pensées, ces perceptions, raffinées, élégantes, nous livrent à la mélancolie et à la beauté tragique. Elles sont maximes, avec une pincée d'humour, dans un monde perdu dans ses selfies, une bouée d'amarrage, quand le sens et l'altérité font défaut. Un monde qu'il est impératif de revisiter, en équilibriste, depuis notre condition si fragile. Exercice de la vérité lorsque tout part à la dérive, et que le temps menace. Il reste le style, son souffle, son vertige, la force d'une voix. Dans un exercice à la Jean-Jacques Rousseau, l'homme est cet être sensible, qui ne cache pas son désarroi. Depuis très longtemps je n'ai pas éprouvé cette fraternité dans l'observation, doublée de la fréquentation des belles lettres. Patrick Tudoret était l'ami de Jean-Claude Pirotte, il est aussi rare, sa langue aussi belle, enfouie dans le secret d'une dérive en solitaire.
Patrick Tudoret : L’Éternité, montre en main…, Éditions Les Belles Lettres, février 2025.
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