Exposition : Colette Brunschwig au Château de Ratilly
Article paru dans le Tageblatt
Droit devant
Rentrée à l’horizon…
Vacances
Je voudrais manger le ciel.
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Parce qu'il faut bien faire quelque chose d'un miroir...
La théière de Micheline Clavel
Dormi dormi en rêvant de l'éditeur parfait - la belle rencontre. Me suis réveillée penaude, me demandant si je devais continuer à écrire ou pas - compte tenu de tous les obstacles et mondanités qui n'ont rien à voir avec cette nécessité qui me fait tenir debout. Ai repensé à Fred Deux, encore vivant, à La Gana, chef d'oeuvre, à ses dessins - me suis demandé quand on le célèbrerait vraiment et de quoi était faite sa vie, sûrement pas parisienne. Puis me suis levée dans la fraîcheur de la petite maison. Nous sommes allés faire un vide-grenier, 32° à l'ombre. C'était la fin, on remballait. Juste acheté ce qu'il me fallait: la théière de Micheline Clavel, écrivain, et on m'a donné un porte-bonheur lui ayant appartenu. Alors entre ciel et terre, le corps ample, me suis dit qu'il fallait vraiment que je reste dans ce pays et que j'écrive, presque en aveugle, tenue par l'encre. La théière est belle, en fer blanc peint avec un liseré bleu.
L'été
Emporte tout ce que tu peux à la campagne: des kilos de livres, du papier, des couleurs, de l'encre aussi pour les nuits blanches. Et l'ordinateur - oh oui, littérature numérique aux temps suspendus. Les totems veilleront sur toi, et les lumières qui tourneront de pièce en pièce. En guise de mémoire, il y aura le peuplier et ses tempêtes, la chaleur aussi, ses plages blanches où se perdre.
L'été
Le béton d'une ville, l'été, c'est comme la plante des pieds contre des semelles de bois, il s'agit de la même pression, de celle aussi qui fait entrer des clous dans la tête - alors autant prendre le large.
L'art du fragment (autofiction)
J’ai pris mes plantes relaxantes et je vais aller acheter du poulet pour mon anniversaire, qui aura lieu demain. Les macarons sont déjà au réfrigérateur.
Mais si je voulais une forme plus rapide:
Ai pris mon Lexo, vais aller acheter du poulet pour mon anniversaire, demain. Macarons déjà au frigo...
Pas la peine donc de fouiller dans la poubelle de l'écrivain - corrections en direct... (Merci de votre intérêt.)
Statuaire
C'était toujours la même histoire, la mère et l'enfant. La mère, jeune, splendide, pour des siècles et des siècles, et l'enfant dans sa grâce divine. Et moi, petite, me demandant pourquoi ces mains, ces bras, ces jambes, le nez au milieu de la figure, pourquoi une poussière dans l'œil qui me faisait soudain pleurer. Pourquoi autant de grossièreté, autant de sensations livrées par fragments, face à cette femme, face à la beauté marmoréenne de ma mère – car elle aussi finalement relevait de la statuaire ? Oui, pourquoi?
Une femme
Une femme, quoi qu’on en dise, ce n’est pas grand-chose. Surtout par les temps qui courent. Même en Occident. On veut souvent la réduire par une tentative de classification. Et quand elle écrit, elle doit être sensée, racée, jamais vulgaire… sinon on la menace d’autofiction et alors elle est pute, névrosée… toujours ce pas grand-chose. Une femme, pour naître à son destin, se doit d’avoir un exemple, elle se doit d’élire une nouvelle mère, un nouveau modèle, un ventre qui la ferait renaître, afin d’affirmer sa place dans le monde. Car une femme écrivain venue d’un horizon lointain ne sait pas forcément tous les codes du pays dans lequel elle vit. Elle ne sait pas les traits d’esprit aux formes parfois tortueuses. Elle ne porte que cet ailleurs au ventre. Ses mots sont autant de pontes, de racines. Et, forte de ses ciels et de ses terres, elle finit par trouver son équilibre. En France aussi…